PARIS — Deux organisations de défense des droits de l'Homme réclament, quatre ans après la "dispartion forcée" de l'opposant tchadien Ibni Oumar Mahamat Saleh, que N'Djamena mène une véritable enquête et révèle enfin ce qu'il est advenu de l'opposant.

L'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (Acat-France) et Amnesty International France affirment également que la "pratique déshumanisante" de la disparition forcée "perdure au Tchad", un pays qui a pourtant ratifié plusieurs traités ou convention internationale contre les disparitions forcées, dans un communiqué.

Secrétaire général du Parti pour les libertés et le développement (PLD) et porte-parole de la coalition de l'opposition tchadienne, Ibni Oumar Mahamat Saleh a été arrêté le 3 février 2008 à son domicile par des militaires tchadiens, après une attaque rebelle qui était parvenue ce jour-là jusqu'au coeur de N'Djamena. Le régime du président tchadien Idriss Deby avait ensuite, avec le soutien de la France, repris le contrôle de la situation.

A la suite d'une mobilisation internationale, et notamment de l'intervention du président français Nicolas Sarkozy, une commission d'enquête tchadienne a été mise sur pied. Elle avait conclu en septembre 2008 que l'opposant était "désormais décédé" et mettait en cause des militaires tchadiens dans la disparition, mais sans éclaircir les conditions de celle-ci.

Les deux ONG "s'inquiètent du fait que les autorités tchadiennes n'ont toujours pas révélé ce qu'il est advenu" de l'opposant "ni traduit en justice les responsables présumés de sa disparition forcée", en dépit des préconisations de la commission d'enquête de 2008.

Le gouvernement tchadien "doit ouvrir une enquête indépendante et impartiale sur sa disparition forcée et celle d'autres personnes qui ont disparu à N'Djamena en avril 2006, et dans la région de Dar Tama en novembre 2007, en vue de déférer les responsables présumés à la justice", plaide Clément Boursin, de l'Acat-France, dans le communiqué.

Tag(s) : #DROIT DE L'HOMME
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