Écrit par Edmond Kamguia K.   


 

 

Des organisations de défense des droits de l’homme interpellent  le gouvernement  tchadien sur  les violations des droits de l’homme. C’est ainsi que dans un récent communiqué de presse signé par son président, Abakar Hamai Makaoré, la Coordination tchadienne pour la redynamisation.

 

l’entente et bonne gouvernance (Crem-bg) a exprimé sa stupéfaction et son indignation  face à « l’arrestation à Moussoro de Fatimé Hassane Worimi et de Youssouf  Tahirabakar par la police politique » tchadienne. Selon ce communiqué, ils ont été arrêtés à la date du mercredi 18 janvier 2012 aux environs de 16 h 25 mn, alors qu’ils regagnaient leur domicile après avoir passé tous les deux la journée au marché. Les motifs de cette arrestation ne sont pas connus.

 

Arrêtés, portés disparus et  déportés 

Les deux personnes arrêtées « ne sont autres que mère et petit frère du président de l’association des étudiants  et jeunes solidaires de Bahr el ghazal (Aejsb) lui-même arrêté en novembre 2009 dans le cadre de ses activités associatives et porté disparu», peut-on lire dans  le communiqué. Cette association a souligné le fait qu’«aujourd’hui, le gouvernement (tchadien) à travers la police secrète mène une politique de chasse aux sorcières en s’attaquant aux familles des leaders qui s’efforcent à bâtir un Etat de droit et une démocratie apaisée». C’est dans ce sens que cette coordination «lance un appel à l’endroit de l’ensemble de la société civile, les organisations nationales et internationales de droit de l’homme pour qu’elles puissent apporter leur contribution» à la libération «des paisibles citoyens incarcérés»  et pour que le gouvernement  tchadien mette fin à ces arrestations.

Dans un autre communiqué daté du 11 janvier 2012 et signé de M. Souleymane Abdallah, pour la Coordination nationale du  Rassemblement National Républicain (Rnr) tchadien, cette organisation estime que face à un accroissement sans précédent du mécontentement et une dégradation sans égale des conditions d’existence des gens : «Le pouvoir Déby apporte la pire des réponses : ils emprisonnent des syndicalistes, des journalistes, des étudiants et tous autres grévistes. D’aucuns sont déportés vers le camp de concentration de Koro-Toro tandis que des facultés sont inopinément transférées hors de la Capitale». Le Rnr informe l’Union africaine, la France , les Etats-Unis d’Amérique, l’Union Européenne, les Nations-Unies, ainsi que tous les organismes d’aide et de coopération de «l’inexorable dérive polpotienne du pouvoir Déby et ses Khmers noires». Le Rnr a exhorté «tous les Etats voisins, amis et partenaires de notre pays (Ndlr, le Tchad) à soutenir cet élan collectif, seul moyen pour sauver le Tchad», a conclu M. Souleymane Abdallah.

Lors de la cérémonie d’ouverture des travaux du forum national sur les droits de l’homme qu’il avait lui-même présidé le 9 mars 2010, à N’djamena, le président Idriss Déby Itno reconnaissait qu’: «Il y a eu certes, des abus, voire des exagérations en matière de violation des droits de l’homme dans notre pays. Ces aliénations des droits fondamentaux des citoyens sont la conséquence de l’histoire tumultueuse qu’a connu notre pays», avait souligné Idriss Déby. Des associations des droits de l’homme invitées avaient  boudé cette rencontre qu’elles considéraient comme une opération de séduction en direction de la communauté internationale. Il s’agit de l’Association pour la Promotion des Libertés fondamentales au Tchad (Aplft), l’Association des chrétiens pour l’Abolition de la torture au Tchad (Acat), l’Association tchadienne pour la promotion des droits de l’homme (Atpdh), l’Association tchadienne pour la non-violence (Atnv) et Tchad non violence qui continuent à dénoncer les violations des droits de l’homme au Tchad.  

Tag(s) : #POLITIQUE TCHAD
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